Ces lavoirs publics couverts furent en général construits autour des années 1850, soit au bord de la rivière, soit au bord des sources.

La lessive était réalisée une fois par semaine pour le petit linge et deux fois par an comme un rituel au printemps et à l'automne. Durant ces "grandes lessives", les draps de la famille ou du quartier étaient lavés le même jour et toutes les femmes du village étaient réquisitionnées.

Les femmes arrivaient avec leur brouette au lavoir. Elles étaient munies du matériel de lavage : une caisse à laver, nommée par dérision "carrosse" que l'on garnissait de paille ou de chiffons pour plus de confort, leur savon, le battoir, une brosse à poil ou de crin pour frotter le linge.

Après avoir trié et trempé leur linge, elles s'agenouillaient au bord de l'eau et commençaient le savonnage, frottaient le linge sur la planche avec leur brosse qu'elles martelaient ensuite encore mouillé et savonné avec leur battoir, avant de le rincer dans le courant de la rivière. Une barre était disposée dans le lavoir afin que le linge soit égoutté avant d'être étendu à l'air libre dans les prés.

De nombreuses communes ont gardé et préservé leurs lavoirs car ces lieux et ces bâtiments constituent la richesse du patrimoine rural.

A Saint-Prest, la plupart des lavoirs étaient placés sur la rivière excepté les lavoirs du Plainteau et des Moulins Neufs qui se trouvaient sur des sources appelées aussi "Fontaines". Ces lavoirs "d'hiver" permettaient d'avoir de l'eau à température constante (environ 10°C) rarement gelée.

Il existait des laveuses professionnelles qui travaillaient pour les familles plus aisées. En général ce jour-là, la laveuse était nourrie par la famille.

Ensuite, malgré les progrès de la machine à laver, quelques personnes venaient encore, après la fin de la guerre 1939-1945, rincer leur linge à la rivière après l'avoir lavé chez elles.